Maître André ICARD
Avocat au Barreau du Val de Marne

Le Conseil d’Etat suspend l’exécution de l’arrêt de la Cour administrative d'appel de Marseille qui a prononcé la résiliation de la concession de service public balnéaire de la plage de Pampelonne !

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EN BREF : aux termes de l'article R. 821-5 du code de justice administrative : «  La formation de jugement peut, à la demande de l'auteur du pourvoi, ordonner qu'il soit sursis à l'exécution d'une décision juridictionnelle rendue en dernier ressort si cette décision risque d'entraîner des conséquences difficilement réparables et si les moyens invoqués paraissent, en l'état de l'instruction, sérieux et de nature à justifier, outre l'annulation de la décision juridictionnelle, l'infirmation de la solution retenue par les juges du fond ».

En l’espèce, la société Le Chalet des jumeaux a demandé au tribunal administratif de Toulon d'annuler et, à titre subsidiaire, de résilier le traité de sous-concession du service public balnéaire relatif au lot n° G2d sur la plage de Pampelonne conclu le 19 octobre 2018 entre la commune de Ramatuelle et la société L'Esquinade.

Par un jugement n° 1900821 du 1er juillet 2021, le tribunal administratif de Toulon a rejeté sa demande.

Par un arrêt n° 21MA03746 du 10 mai 2022, la cour administrative d'appel de Marseille a annulé ce jugement et prononcé la résiliation du contrat à compter du 1er avril 2023.

Par une requête, enregistrée le 12 octobre 2022 au secrétariat du contentieux du Conseil d'Etat, la commune de Ramatuelle demande au Conseil d'Etat d'ordonner qu'il soit sursis à l'exécution de cet arrêt jusqu'à ce qu'il soit statué sur son pourvoi.

Aux termes de l'article R. 821-5 du code de justice administrative : «  La formation de jugement peut, à la demande de l'auteur du pourvoi, ordonner qu'il soit sursis à l'exécution d'une décision juridictionnelle rendue en dernier ressort si cette décision risque d'entraîner des conséquences difficilement réparables et si les moyens invoqués paraissent, en l'état de l'instruction, sérieux et de nature à justifier, outre l'annulation de la décision juridictionnelle, l'infirmation de la solution retenue par les juges du fond ».

1- Sur les conséquences difficilement réparables por la commune de la résiliation du contrat de sous concession.

D'une part, l'exécution de l'arrêt attaqué par la commune de Ramatuelle, qui prononce la résiliation d'un contrat de sous-concession d'un lot du service public balnéaire sur la plage de Pampelonne à compter du 1er avril 2023, risque d'entraîner des conséquences difficilement réparables compte tenu des incidences financières potentiellement très lourdes de cette résiliation au regard du budget de la commune.

2- Sur les moyens invoqués paraissant, en l'état de l'instruction, sérieux et de nature à justifier, outre l'annulation de la décision juridictionnelle, l'infirmation de la solution retenue par les juges du fond.

D'autre part, en l'état de l'instruction, paraissent sérieux et, en l'espèce, de nature à justifier, outre l'annulation de l'arrêt attaqué, l'infirmation de la solution retenue par les juges du fond, les moyens tirés de ce que la cour administrative d'appel de Marseille aurait, d'une part, commis une erreur de droit en retenant que les irrégularités qu'elle avait retenues devaient conduire à la résiliation du contrat sans rechercher si, dans les circonstances de l'espèce, le vice entachant la validité du contrat permettait, eu égard à son importance et à ses conséquences, la poursuite de l'exécution du contrat et, d'autre part, commis une erreur de droit en estimant que les lots auraient dû être répartis en fonction de leur « niveau de standing » et que la commune se serait arrogé un pouvoir discrétionnaire d'attribution des lots, faute d'avoir procédé à cette répartition.

Il résulte de ce qui précède qu'il y a lieu de surseoir à l'exécution de l'arrêt du 10 mai 2022 de la cour administrative d'appel de Marseille.

SOURCE : Conseil d'État, 7ème chambre, 06/12/2022, 468219, Inédit au recueil Lebon

Autres arrêts du même jour :

Conseil d'État, 7ème chambre, 06/12/2022, 468218, Inédit au recueil Lebon

Conseil d'État, 7ème chambre, 06/12/2022, 468217, Inédit au recueil Lebon

Conseil d'État, 7ème chambre, 06/12/2022, 468216, Inédit au recueil Lebon

Conseil d'État, 7ème chambre, 06/12/2022, 468215, Inédit au recueil Lebon

Conseil d'État, 7ème chambre, 06/12/2022, 468213, Inédit au recueil Lebon

Conseil d'État, 7ème chambre, 06/12/2022, 468210, Inédit au recueil Lebon

Conseil d'État, 7ème chambre, 06/12/2022, 468209, Inédit au recueil Lebon

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