Comme je vous l’ai expliqué dans un précédent billet, j’ai connu à partir de 2015 des problèmes très graves de santé qui ont entrainé de graves difficultés financières avec des conséquences judiciaires terribles comme une assignation en liquidation judiciaire à la demande de l’URSSAF.
Bien que je ne pouvais plus exercer la profession, je n’ai perçu aucune aide ni indemnité journalière de la part du RSI et j’ai même dû faire l’avance des frais d’hôpitaux consécutifs à mon traitement d’hémodialyse de 4 heures tous les deux jours et mes trois opérations successives, compte tenu de la réactivité du RSI.
La protection complémentaire avocat (couvrant 3 mois d’indisponibilité physique) souscrite par mon Ordre avait perdu mon dossier et pour clôturer le tout quelques clients indélicats refusaient de payer les honoraires de résultats dus sur des affaire pourtant très largement gagnée et grassement indemnisées. (M. S…, Mme M…)
Je vous avoue que dans ces moments, je me suis senti très seul et abandonné de tous (sauf mes proches bien sûr et ma mère de 99 ans à qui je mentais sur ma véritable situation afin de ne pas trop l’inquiéter).
A cette époque, étant en nom propre, je me voyais contraint de vendre tout ce que je possédais pour désintéresser mes créanciers.
Seule ma consœur et amie, Madame le Vice Bâtonnier de CRETEIL Nassera MEZIANE, ainsi qu'une poignée de consœurs et confrères, dont l'ancien Bâtonnier grenoblois Giroux, le LCL de Villejuif ma banque partenaire depuis 20 et mon prestataire Internet du tout début du site www.jurisconsulte.net , Pascal Martinez et son équipe, du groupe aixois Absolute-Communication (anciennement Answeb) ont compris ma détresse et m’ont aidé soit en m’assistant dans les procédures soit en m’accordant des délais de paiement sans couper le service. (je pense souvent à la comptable d’Answeb et son empathie)
Mais je dois aussi à la vérité de dire que de nombreux prestataires illustres, insensibles à ma détresse et certainement à tout forme de détresse d'ailleurs,confortés par la certitude d'avoir raisont, faute de paiements rapides sonnants et trébuchants, m’avaient coupé tous les services (par exemple Dalloz que je connaissais pourtant depuis 40 ans pour la documentation en ligne, JBS CANON pour l’entretien de mon photocopieur, fax, scanner, imprimante, WK pour le logiciel de gestion du cabinet Héliaste et Kléos ainsi que certaines assurances comme celles de COFIDIS ou de CETELEM, dont je continuais pourtant à payer les primes, et qui refusaient toute prise en charge au motif que, soit j’étais trop vieux, soit qu’elles ne couvraient pas ce type de sinistre…). Et en plus, elles n’ont jamais voulu me rembourser des primes inutilement versées…
Et puis, je ne puis résister à la réflexion de cette comptable des éditions PAPYRUS à qui je devais la somme astronomique de … 46 euros TTC, pour l’achat d’un livre sur les arrêts de maladie des fonctionnaires, domaine juridique qui me passionne, me relancer et me disant : « Quand on est malade, on n’achète pas de livre monsieur ! » et ajoutant très énervée : « Et puis ce n’est pas parce qu’on est malade qu’on est dispensé de payer ses dettes … » et concluant hystérique en me raccrochant au nez : « Pour un avocat, vous n’êtes pas très déontologique Monsieur ».
Cette dernière phrase me fît plus mal qu’un coup de poignard me transperçant le cœur.
Cette dame à qui je souhaite beaucoup de bonheur et une excellente santé ne peut pas se douter comme cette phrase m’a fait mal, encore plus que l’insuffisance rénale en phase terminale dont je suis atteint … et ce n’est pas peu dire.
A cette époque, je n’avais même plus d’argent pour m’acheter mes médicaments car les pharmaciens vous ne le savez peut-être pas , sont bien moins généreux que les libraires. (Rires).
Nous, avocats comme moi petits indépendants, professionnels libéraux exerçant en banlieue parisienne pauvre, ou en province en zones sensibles, quotidiennement confrontés à la précarité, à la pauvreté, à la maladie, sommes nous-même très exposés et très peu garantis en cas d’accidents de la vie et il me semble que dans ces moments une structure associative d'entraide qui fonctionnerait en toute confidentialité, loin du tumulte et de l’exposition médiatique, en toute discrétion (le bien ne fait jamais de bruit) pourrait permettre de mettre en place des solutions transitoire amiables de rétablissement ou d’accompagnement et de soutien du ou de la confrère en difficulté passagère, en lui proposant peut-être un secours financier, mais aussi en lui apportant une aide en l’accompagnant dans les procédures de prise en charge de ses soins par les organismes sociaux et les hôpitaux et surtout par une assistance dans la gestion de ses contentieux, essentiellement d’exécution et de liquidation judiciaire ainsi qu’ une aide bénévole à la continuité du fonctionnement de son cabinet. (Postulation, remplacement, demande de renvoi, conclusion …)
Aussi, je souhaite que l’exposition parfois impudique de ma modeste condition d’avocat malade ne soit pas inutile et qu’il n’y ait plus comme moi de confrère malade en grande difficulté et en plus seul (e) et abandonné (e) de tous.
Je fais donc appel aux confrères volontaires pour m’aider dans cette tâche, que vous ayez les spécialisations requises dans les problématiques que j’ai rencontrées ou pas, ou alors si comme j’en suis persuadé, vous faites partie des 20 000 magnifiques consœurs et confrères au grand cœur qui m’ont soutenu sur Hub Avocat, aidez-moi à constituer et à faire vivre cette association afin qu’aucune consœur et qu' aucun confrère ne puisse plus jamais vivre ce que j’ai vécu et réussi à vaincre.
L’union fait la force;
« You'll Never Walk Alone »
Merci à toutes et tous de votre aide.
ICARD