Maître André ICARD
Avocat au Barreau du Val de Marne

Ne dites pas à ma mère que je suis publiciste à Villejuif, elle me croit avocat pénaliste à Paris !

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Souvent, après un certain nombre d’années d’exercice professionnel, je me pose la question sur le merveilleux champ de compétence que mes clients m’ont permis d’aborder : le droit public interne. C’est vrai qu’à la sortie de la faculté de droit, je rêvais tout éveillé de devenir un « bon » avocat pénaliste, si possible  un ténor du Barreau, médiatique, omniprésent sur tous les plateaux de télévision, à égo surdimensionné, au costume taillé sur mesures, aux chaussures à « l’italienne », au teint hâlé, à la belle limousine allemande, bien sur lui quoi, qui aurait fait pâmer d’émoi toutes les jeunes filles de la région Provence, Alpes, Côte d’Azur et des alentours.

Alors, tous les jours dans la solitude de mon petit cabinet poussiéreux et froid de banlieue parisienne, je rêvais de décrocher la grande affaire, l’affaire du siècle, celle qui me rendrait mondialement connu et reconnu. Alors, chaque appel téléphonique me donnait ce secret espoir d’entendre une personnalité célèbre me demander de l’assister dans une procédure judiciaire.  Et puis le client prestigieux, célèbre et très riche, n’est jamais venu, et  tout au long du temps, en me « consumant » doucement comme une bougie, dans la braise de mes illusions perdues, dans une attente insupportable, lancinante, empreinte de jalousie je regardais ébahis mes célébrissimes confrères pénalistes, répondre péremptoirement, parfois en plaidant et à grands effets de manches, aux nombreuses questions d’une nuée de journalistes se bousculant  et vociférant,  braquant leurs caméras et leurs micros sur les marches d’un joli Palais de Justice de province. Ces même brillants confrères pénalistes, parfois politiciens habiles de toutes tendances, sont d’ailleurs invités, décortiqués, mis à nu,  admirés, loués, sur les plateaux des émissions de télévision « tendances »  d’une chaine cryptée ou pas, auxquelles ils prêtent parfois leur concours en qualité de co-animateur ou de snipper. Et leur prestige grandit, grandit, grandit ..., loin des salles d’audience, au point d’en faire de véritables « stars » … du Barreau. Mais je ne les ai jamais entendu rendre hommage à tous leurs merveilleux confrères, talentueux et généreux (je peux en attester), qui dans la froideur de leur petit cabinet parisien, de province ou d’ailleurs, se consacrent quotidiennement à aider et à assister « la France d’en bas » et j'en suis. C’est vrai que j’éprouve une très grande fierté et une joie immense à défendre quotidiennement mes clients modestes, dans le besoin, devant les juridictions administratives, très souvent au bénéfice de l’aide juridictionnelle totale, moi le petit avocat de banlieue parisienne qui a gardé sa passion intacte, malgré les épreuves, pour le contentieux administratif et qui se sent si bien protégé par ses nombreux confrères qui le soutiennent. Mais le droit public côté administré ou salarié n’est pas très tendance et rémunérateur en ce moment, et peu de publicistes de renom, ce qui n’est certes pas mon cas, font la une de l’actualité médiatique « people » du moment. Ce n’est pas grave, je ne serai jamais reconnu et célèbre, mais je consacrerai ma vie à défendre le pauvre et l’opprimé. Je serai donc l’avocat des pauvres, des sans papiers, des sans logis, des sans emplois, des sans grades, des sans revenus, des sans indemnités, enfin des « sans » tout court … Et puis mon besoin de reconnaissance se concrétisera bien un jour par le biais de ces milliers d’articles, que j’ai mis gratuitement à la disposition de tous sur le net, pour peut-être « hurler discrètement » que je peux peut-être moi aussi être un bon avocat compétent. Vous savez, il parait même qu’on peut être un bon avocat et en difficulté financière et un peu malade. Alors, c’est fini, je ne serai jamais un brillant avocat pénaliste parisien, j’en ai fait mon deuil, ça j’en ai la certitude, mais ce qui et plus grave, c’est que je ne serai peut-être plus un avocat tout court, après le 12 octobre 2015 à 14 heures auTribunal de grande instance de CRETEIL. Et ça, il ne faut surtout pas le dire à ma vieille maman de 97 ans, Suzanne, je crois qu’elle en mourrait dans sa banlieue ouest de Toulon, car elle est persuadée elle, que je suis un grand avocat parisien tout court …

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